Les mesures adoptée par les transporteurs français
Publié par la rédaction le - mis à jour à
34% des transporteurs interrogés dans le cadre d'une étude bp2r ont procédé à des modifications de la tarification clients afin de tenir compte des contraintes opérationnelles supplémentaires. 26% des sondés indiquent envisager cette option à court terme.
Le transport de marchandises est dans une situation ambivalente : il lui faut assurer l'approvisionnement du pays en produits de première nécessité en dépit de nombreuses difficultés, tout en subissant lui-même la mise à l'arrêt d'une partie de l'économie. Avec la fermeture des commerces non-essentiels et d'un nombre important d'industries, les prestataires de transport interrogés par bp2r (cabinet de conseil spécialiste de l'optimisation du transport), dans le cadre d'une étude sur l'impact de la pandémie sur leur activité ainsi que les mesures prises en réponse, rapportent sans grande surprise un effondrement des volumes transportés. Ils sont ainsi 61% à avoir constaté une baisse de plus de 20%. Le segment de la température dirigée, davantage concerné par l'alimentaire et la santé-pharmacie, s'en sort logiquement un peu mieux.
Droit de retrait, congés maladie : la pénurie de main d'oeuvre en question ?
Dans un contexte sanitaire préoccupant se pose naturellement la question de la disponibilité des salariés, qui doivent pouvoir exercer leur métier en toute sécurité. Le droit de retrait des chauffeurs routiers et des personnels en entrepôt est notamment présent dans tous les esprits. Les transporteurs font état, à une courte majorité, d'une disponibilité normale de leurs salariés mais, au sein de cette majorité, ils sont nombreux à exprimer des inquiétudes pour les prochaines semaines. Les répondants sont ainsi 52% à rapporter une situation normale pour leurs chauffeurs - la majeure partie d'entre eux demeurant inquiets à court-terme - et 48% à avoir déjà fait le constat d'une disponibilité réduite. Cette dernière doit toutefois être nuancée au vu de la faiblesse des volumes à transporter.
Des opérations largement perturbées
Les mesures adoptées par le gouvernement pour contenir l'épidémie (application du confinement, fermeture des frontières...) ont un impact sur la bonne tenue des opérations. A titre d'exemple, les acteurs du routier domestique sont 57% à rapporter des opérations "fortement perturbées" et 30% "modérément perturbées".
De nombreuses mesures adoptées par les transporteurs
Face à cette situation, comment réagissent les prestataires de transport ?
La première réponse, bien sûr, est d'ordre sanitaire. 84% des répondants déclarent avoir doté leurs salariés de matériels et produits de protection (gants, gel hydroalcoolique, masques...).
En outre, face à la baisse des volumes constatée, ils sont 58% à avoir eu recours à des mesures de chômage partiel pour leurs chauffeurs, et 29% l'envisagent à court-terme - montrant ainsi l'absence de pénurie de main d'oeuvre. Les manutentionnaires, exploitants et personnels administratifs sont également concernés, dans des proportions légèrement moindres. Enfin 33% des répondants ont déjà suspendu une partie voire la totalité de leur activité.
D'un point de vue opérationnel, d'autres mesures sont adoptées. Dans un contexte où les transporteurs peinent à équilibrer leur flux - à remplir leurs véhicules à l'aller comme au retour - il n'est pas surprenant de les voir à 78% modifier leur plan de transport. Concrètement, cela passe par l'arrêt de certaines liaisons et la priorisation d'autres, plus susceptibles de garantir un chargement dans les deux sens. Enfin, 34% des répondants ont procédé à des modifications de la tarification auprès de leurs clients afin de tenir compte des contraintes opérationnelles supplémentaires et des trajets effectués en dépit d'un taux de remplissage faible. 26% des sondés indiquent également envisager cette option à court terme.
Une crise vouée à durer ?
Les prestataires les plus optimistes sont très minoritaires : ils ne sont que 7% à estimer que les conséquences de la crise sanitaire actuelle vont se prolonger seulement quelques semaines. Ils sont 38% à parler d'un à deux mois, et 29% à juger que l'impact de cette crise va se faire sentir plus de deux mois. Enfin, 26% d'entre eux considèrent qu'il est tout simplement trop tôt pour se prononcer.
Méthodologie: Sondage réalisé entre le 24 et le 27 mars 2020 après d'un échantillon représentatif de 86 entreprises de transport françaises.
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