DossierMettre en place une politique voyages efficace
5 - Gérer les risques et assurer la sécurité des voyageurs d'affaires
Parce que les situations d'urgence (catastrophe naturelle, attentat, conflit ou crise sanitaire) peuvent apparaître partout dans le monde et à tout moment, les professionnels de la sécurité s'allient à ceux du voyage d'affaires pour recenser les bonnes pratiques et définir des formations spécifiques
L'article L. 4121-1 du Code du travail stipule que "l'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique des travailleurs". Cette mesure s'applique aussi aux déplacements professionnels à l'étranger, pour lesquels l'entreprise doit assurer la sécurité de ses collaborateurs. Ces obligations ont été formalisées depuis la "jurisprudence Karachi" de 2004, suite à l'attentat qui s'est produit en 2002 au Pakistan. Si cette décision de justice a marqué une étape dans la profession, les attentats de Madrid (2004) et de Londres (2005) ont prouvé par la suite qu'aucun pays ne peut véritablement être considéré sans risque. Il revient aux entreprises, avant tout départ, de vérifier les couvertures dont elles disposent en matière d'assurance pour chaque destination (perte de bagages, rapatriement, maladie, décès, etc.) et, notamment, celles liées aux cartes corporate, à la compagnie aérienne ou à la carte logée.
Une grande différence de maturité selon les entreprises
Estelle Camusard, travel manager chez Aéroports de Paris et responsable de la Commission formation de l'AFTM rappelle " la différence entre des grands groupes, souvent dotés d'une direction de la sûreté et de la sécurité, et les PME qui ne disposent pas toujours d'un travel manager pour les alerter sur les risques des déplacements à l'étranger ". Michel Dieleman, président de l'AFTM et directeur du travel management du groupe Orange France Télécom, précise que les travaux de cette commission reposent plus particulièrement sur la répartition des rôles entre le travel manager, le security manager, voire le médecin du travail et le service des assurances, selon le degré de maturité de l'entreprise dans la gestion de la sécurité du voyageur en déplacement professionnel. " Le travel manager a donc un rôle prépondérant à jouer auprès du voyageur, rappelle-t-il. Il doit faciliter l'accès à toutes les informations liées à la sécurité. Il peut même être force de proposition lorsque l'entreprise n'a pas une gestion performante ou suffisante du domaine. Rappelons que, s'il estime ne pas avoir été suffisamment averti des risques, le voyageur peut se retourner contre son entreprise. Il y a de toute évidence des principes forts de précaution à respecter pour l'employé et l'employeur. "
Tant qu'il n'y a pas une structure adaptée dans l'entreprise, la recommandation première est de consulter le site du ministère des Affaires étrangères (www.diplomatie. gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/) avant un déplacement professionnel. Un Livre Blanc " recueille d'une part les bonnes pratiques des entreprises de toute taille, dans leur manière d'assurer la sécurité des collaborateurs en déplacement, déclare le président de l'AFTM. Il recense d'autre part les outils permettant d'obtenir une traçabilité rapide des voyageurs, sans forcément avoir recours à des systèmes complexes, et propose un cahier de mesures urgentes à prendre et de moyens à mettre en oeuvre en cas de crise ou d'urgence."
Les outils numériques entre risques et solutions
Les risques concernent non seulement l'individu en déplacement professionnel mais aussi les outils qu'il utilise : smartphone,
ordinateur portable, tablette et assistant personnel. Pour tout ce qui concerne la protection de ces appareils et des données qu'ils contiennent, l'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information), associée au CDSE dans l'élaboration de ce document, met à
disposition un "Passeport de conseil aux voyageurs" sur son site internet (www.securite- informatique.gouv.fr/partirenmission). Soumis aux risques et aux menaces, les terminaux informatiques comme les smartphones avec leurs applications de géolocalisation et d'alerte permettant une traçabilité, peuvent s'avérer par ailleurs des éléments de sûreté d'importance lors d'une mission dans un pays à risque.
Par Morgane COQUAIS / Source : http://travelriskmanagementsolutions.com/travel-risk-managment/5-steps-to-an-effective-travel-risk-management-strategy-infographic?goback=.gmp_40103.gde_40103_member_201656557
Pour parvenir à se soucier du bien-être du collaborateur en déplacement et prévenir les aléas, il est nécessaire de développer une politique d'évaluation des risques, baptisée "travel risk management". Cela passe par cinq points essentiels :
- Maîtriser les spécificités du pays où le voyageur d'affaires sera envoyé.
- Délivrer de l'information ciblée, et non généraliste.
- Veiller à ce que les procédures soient adossés à une documentation pertinente.
- Appliquer la politique voyages.
- Vérifier que les déplacements ont été conformes aux directives communiquées.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter les articles suivants :
Protéger et informer ses voyageurs d'affaires
Sécurisez les voyages grâce à la high-tech
La sécurité des données en ligne inquiète les travels managers