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Business Table : Le "La fourchette" des pros !

Publié par Anne-Sophie David le | Mis à jour le

Lancée en 2012, la start-up Business Table propose aux entreprises de rationaliser la gestion de leurs frais de repas en gérant toute la chaîne de traitement de leurs notes de frais de restaurants. A la clé, jusqu'à 30% d'économies.

La facturation des repas d'affaires reste un poste difficile à maîtriser pour les entreprises avec des dépenses souvent émiettées.

Lancée en 2012 par Mickael Hadjadj, serial-entrepreneur de 35 ans, la start-up Business Table propose un service " tout en un " via une plate-forme où sont référencés 16000 restaurants partenaires.

Le principe : le salarié choisit parmi ces 16000 restaurants, et Business Table s'occupe ensuite de tout : facturation, récupération de la TVA, reporting. Le salarié n'a plus à avancer d'argent, l'entreprise n'a plus qu'une facture à régler par mois au lieu des nombreuses notes de frais, et peut mieux contrôler l'évolution de ce poste avec une source d'économie à la clé, estimée par Business Table à 30%.

L'aventure Business Table débute en 2009

En 2009, alors que Mickael Hadjadj commence à démarcher les grandes entreprises pour lancer une plateforme de communication pour les restaurants, il réalise que les responsables achats rencontrent tous le même problème : gérer les notes de frais de restaurant représente pour eux un temps, une énergie et un coût considérables.

On est en 2009 et si on ne parle pas encore d'ubérisation, une idée s'impose à Mickael Hadjadj : proposer une solution technologique à ce problème. "Cela représentait un coût de développement important, se rappelle-t-il, et une certaine prise de risque : nous n'avions pas de pré-commande. L'acheteur du groupe La Poste, avec qui nous étions en contact, nous avait assuré que, si nous trouvions une solution efficace, il serait preneur... mais ce n'était pas un contrat !"

Il décide de prendre ce risque et de miser sur un nouveau business modèle : développer une plate-forme capable de gérer l'ensemble du circuit de gestion des notes de frais : facturation, validation, reporting, récupération intégrale de la TVA - impossible lorsque la facture est adressée à un collaborateur, mais qui devient possible lorsque c'est l'entreprise qui est facturée - et déclaration URSSAF (cet organisme ayant besoin de vérifier quel montant de frais de bouche est alloué à chaque collaborateur).

Il embauche une équipe de développeurs, et les fait travailler sur ce projet complexe, durant plus de deux ans. En 2012, l'outil est prêt et baptisé "Business Table". Il retourne alors voir le groupe la Poste, qui tient sa promesse et devient son premier client !

Jusqu'à 30% d'économies

Si l'histoire est belle, la start-up ne se repose pas sur ses lauriers et continue de se montrer créative pour assurer son développement. D'abord, la plate-forme élargit son offre : ce ne sont plus uniquement des restaurants haut de gamme qui sont proposés, mais toutes les catégories d'établissements, en fonction des demandes des entreprises. L'outil est également enrichi de nouvelles fonctionnalités, pour pouvoir s'adapter aux ERP et aux process de tous les clients. Il raffine aussi son service aux restaurateurs partenaires, leur permettant de mettre en avant des promotions spécifiques.

Grâce à ces menus négociés, Business Table permet, au delà de la solution technologique permettant de mettre les dépenses sous contrôle, de réaliser jusqu'à 30% d' économies, selon les calculs réalisés par la start-up.

Pour accélérer encore sa croissance, Business Table s'est alliée avec des partenaires déjà présents dans les grands groupes : American Express, puis Europ Assistance - qui propose une assurance en cas d'annulation d'un repas d'affaires. En parallèle, Mickael Hadjadj signe des partenariats avec des éditeurs de logiciels de caisse utilisés par les restaurateurs, leur permettant de simplifier encore la gestion de leur facturation.

Autre méthode de recrutement et de fidélisation des clients : l'organisation d'ateliers. La start-up propose régulièrement à ses prospects et clients des sessions de formation, leur permettant de mieux travailler avec les restaurateurs : par exemple, en leur apprenant à établir des appels d'offres spécifiques pour ces prestataires, ou encore à mieux analyser l'évolution de leurs dépenses en la matière. Des rencontres qui permettent aux directeurs achats de mieux maîtriser ces frais.

Aujourd'hui, le CA de Business Table progresse de 90% par an. La société emploie 40 personnes, au service de ses 300 clients, essentiellement de grands groupes. Pour gérer cette forte croissance, Mickael Hadjadj s'est entouré de profils complémentaires au sien : son DG, Laurent Gabard, 50 ans, est diplômé de l'ESSEC et a effectué l'essentiel de sa carrière dans de grands groupes. "Nous formons un binôme très efficace, car complémentaire, commente l'entrepreneur. Il est plus gestionnaire, et moi d'avantage visionnaire. Savoir s'entourer de personnes différentes de soi est à mon sens une condition essentielle de réussite".

En 2017, Business Table compte poursuivre sa croissance à travers plusieurs axes stratégiques : notamment, en ciblant les PME, et en se développant à l'international. L'enjeu aujourd'hui : conserver l'esprit start-up des origines, tout en mettant en place les process et l'organisation nécessaires. "Nous avons développé une offre unique au monde, résume Mickael Hadjadj, et devons garder une longueur d'avance sur nos concurrents, qui commencent à arriver sur notre marché. Je pense que l'une de mes forces est d'avoir commencé sur le terrain, de bien connaître ce monde de la restauration... et aussi d'être autodidacte ! Si j'avais suivi des études classiques, je serais peut-être plus formaté, j'aurais moins osé innover".