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Comment directions achats et direction RSE collaborent chez FM Logisitic ?

Publié par Geoffroy Framery le | Mis à jour le

Regards croisés entre les directions métiers achats et RSE chez FM Logistic qui reviennent sur la stratégie globale en termes d'ESG mais également sur les concrétisations achats en la matière. Partages d'une vision commune entre deux métiers qui la jouent collectif.

Comment marier plus que de raison achats et RSE. Par une vision stratégique d'abord. Baptisée « Powering 2030 », la stratégie RSE du groupe repose sur trois grands axes : Act for People, Act for the Planet et Act with Partners. "Chacun des services internes a un rôle précis à jouer. Les Achats ne travaillent pas sous la directive du Développement Durable, mais répondent à la stratégie globale de l'entreprise, cadre Audrey Thum, Directrice du développement durable, FM Logistic France. C'est au même titre que les équipes RH ou les équipes techniques, qui contribuent chacune dans son domaine. »
Olivier Mansard, Global Procurement Director, FM Logistic détaille côté achats : « FM Logistic, présent dans 11 pays, s'appuie sur une organisation des Achats attentive aux enjeux de responsabilité sociétale (RSE). Avec ses « global category managers » et ses directeurs Achats pays, l'entreprise déploie une stratégie cohérente pour sélectionner des fournisseurs capables de répondre à des critères économiques, éthiques et environnementaux ». En bref, des équipes achats en charge de limiter l'impact carbone, de soutenir les partenaires locaux et instaurer des relations commerciales fondées sur la transparence et l'équité.

Une organisation matricielle qui met en musique une charte achats responsables

Selon le directeur Achats groupe, «Les Achats chez FM Logistic, s'organisent de façon matricielle: d'une part, des responsables achats pays me reportent en fonctionnellement, et de l'autre, des global category managers sont positionnés sur les catégories les plus stratégiques. » Rappelons que parmi les grandes familles d'achats figurent des prestations et des biens liés au stockage et à la distribution, comme les chariots de manutention, les consommables (plastique, papier, bois, film, ruban) ou encore les services essentiels au bon fonctionnement d'une plateforme logistique (nettoyage, gardiennage, travail temporaire).
Dans ce cadre, FM Logistic a redéployé en 2024 une charte Achats responsables qui approfondit une démarche déjà en place depuis plusieurs années. « Cette charte reprend des éléments déjà bien ancrés chez nous, explique le directeur Achats groupe. Elle s'appuie sur quatre grands piliers : favoriser les achats durables et locaux, consolider des partenariats transparents et équitables, sélectionner des fournisseurs engagés dans une démarche similaire, et acheter avec intégrité et éthique. »

Des objectifs concrets sur la proximité, le bilan carbone et la circularité

FM Logistic s'est notamment fixé l'objectif d'atteindre 40 % de dépenses auprès de partenaires situés à moins de 100 km de ses sites. Pour y parvenir, l'entreprise s'appuie sur des outils internes, comme l'explicite le directeur Achats groupe : « Nous utilisons des solutions telles que SAP pour répertorier la localisation géographique de nos fournisseurs et mesurer la part de ces achats dans nos dépenses globales. »
Au-delà de la proximité, la réduction des émissions de CO2 constitue un autre indicateur clé. « Nous avons mis en place des outils qui nous permettent de calculer nos émissions par nature de produit acheté, ajoute-t-il. Par exemple, pour la gestion de la flotte de véhicules, nous pouvons déterminer les émissions théoriques de CO2 au kilomètre. »
Les acheteurs sont également formés à tenir compte de ces critères RSE dans leurs appels d'offres. Ils doivent notamment intégrer une grille d'évaluation où l'impact environnemental et social pèse autant que le critère financier. « Chaque acheteur, quel que soit le pays, a dans ses objectifs annuels un projet écoresponsable à développer, précise le directeur Achats groupe. Ils sont donc aussi incentivés là-dessus. »

Une complémentarité métiers pour répondre de façon holistique aux enjeux RSE

Pour accompagner ces ambitions, FM Logistic mise sur la collaboration entre les Achats et la direction Développement Durable. « Il est très important de souligner que la supply chain durable, ce n'est pas uniquement l'affaire du Scope 3, rebondit Audrey Thum, Directrice du développement durable, FM Logistic France. Chaque maillon doit contribuer à réduire son impact, et nous travaillons en co-construction avec nos partenaires tant en amont et qu'en aval. »
Dans la pratique, cette collaboration prend diverses formes. L'amélioration continue vise à réduire la consommation de ressources et à prolonger la durée de vie des équipements. « Nous explorons par exemple l'achat de téléphones reconditionnés, signale le directeur Achats groupe, afin de limiter la production de déchets. C'est avantageux sur le plan économique et bénéfique pour l'environnement. » La même logique s'applique à d'autres biens essentiels. « Nous achetons de plus en plus de palettes de seconde main, poursuit-il. Une autre façon de prolonger le cycle de vie du produit et de recourir à l'économie circulaire », oontinuet-t-il. C'est par ces quick win et des projets de longue haleine que la démarche RSE se transforme en levier d'économies, notamment en incitant l'entreprise à repenser l'usage de certains consommables ou à optimiser la logistique pour réduire le gaspillage.

Quid de l'innovation du scope 3 chez FM Logistic ?

Selon la directrice Développement Durable, cet effort partagé est d'autant plus crucial que les émissions de CO2 se calculent de manière imbriquée: « Le scope 3 d'une entreprise englobe les émissions de ses fournisseurs, qui correspondent à leur propre scope 1 et scope 2. De la même façon, nos clients incluent notre scope 1 et 2 dans leur scope 3. » Autrement dit, la réduction de l'empreinte carbone dépend de la capacité de chaque intervenant à progresser. Le groupe doit donc encourager ses partenaires à innover, et réciproquement, pour concevoir des solutions plus vertueuses."
Parmi les exemples concrets, on retrouve la recherche de nouvelles matières pour remplacer ou alléger le plastique d'emballage, ainsi que le déploiement de produits de nettoyage plus respectueux de l'environnement. « Chaque fois, nous analysons les innovations possibles, les compromis financiers et l'impact carbone global, explique le directeur Achats groupe. Nos équipes RSE nous aiguillent sur les meilleures pratiques», illlustre le CPO.
Finalement, la démarche s'inscrit dans une logique de triple performance. L'optimisation économique va de pair avec les avancées sociales et environnementales. « Nous sortons du schéma classique où l'acheteur ne faisait que négocier les prix, précise le directeur Achats groupe. Aujourd'hui, nous misons sur la gestion raisonnée des consommables, la réduction des volumes, la sobriété énergétique et la recherche d'alternatives plus vertueuses », conclut le CPO. Un alignement des achats et du développement durable permis bien évidemment par un sponsoring fort de la DG et l'appui des directions pays.