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Achats indirects : adopter une attitude responsable

Publié par Lisa Henry le - mis à jour à

S'il est admis que les directions achats sont des acteurs majeurs des engagements RSE d'une entreprise, les Universités Des Achats détaillent les bonnes pratiques à appliquer aux achats indirects, pour adopter une attitude responsable.

"Arrêtons de voir nos acheteurs comme des cost killers, aujourd'hui ce sont des acheteurs responsables." Cette phrase, Julien Nowaczyk, directeur achats de Geoxia, l'a martelé à l'occasion des Universités Des Achats. Ce n'est pas nouveau, les achats représentent un levier fort de l'engagement RSE d'une entreprise et cela passe aussi par les achats indirects. Énergie, mobilité, assurance... Les acheteurs doivent se mobiliser afin de respecter les nouvelles normes environnementales et sociales, tout en y trouvant un intérêt économique.

Les achats de mobilités

Un des achats indirects les plus émetteurs de CO2 est celui de la mobilité. Afin de responsabiliser la flotte de son entreprise, Julien Nowaczyk conseille : "le premier axe à prendre compte est l'usage du véhicule, bien avant la fonction de son utilisateur." En somme, l'attribution du véhicule doit se faire selon le besoin, et non du poste du collaborateur. "Je n'ai jamais vu de directeur général rouler en Fiat 500, précise Julien Nowaczyk. Mais pour des raisons d'exemplarité, certains dirigeants font le choix de ne pas prendre de véhicule."

Ainsi, c'est l'entreprise entière qui doit prendre un virage RSE, selon ses différents besoins. Chez Daco France, la flotte n'est composée que de navettes inter-sites. "Nous avons ainsi mis en place un système de covoiturage, ainsi que des bornes de recharge sur chaque site", détaille Alain Abitbol vice-président de la société.

Le plastique, pas fantastique

Pour Daco France, la préoccupation principale, avant la flotte, est la diminution de l'emploi du plastique. La société s'est efforcée de remplacer les emballages de ses produits par du papier recyclable. Mais pour cela, elle a dû travailler en collaboration avec divers services de l'entreprise. "Au-delà de la direction et des achats, c'est avec le service marketing qu'il nous a fallu travailler, précise Alain Abitbol. En effet, il fallait rendre notre emballage plus responsable, sans perdre l'image de notre marque qui fidélise le consommateur."

Pour responsabiliser la chaîne d'approvisionnement, l'entreprise s'est aussi concentrée sur la rationalisation de ses cartons. Pour Jean Bertolett, directeur associé de Cristal Décisions, toutes ces mesures sont possibles, "mais elles doivent impérativement être encouragées par la direction."

Changer de culture sur les achats IT

Si la direction doit soutenir les services achats dans cette transition RSE, c'est avant tout parce que bien des mesures demandent un changement de culture de l'entreprise. Sur les achats IT notamment : "Seuls 10 % à 20 % de ces déchets sont recyclables, c'est bien trop peu. Nous nous devons donc de contourner le problème avec agilité, en envisageant d'acheter du reconditionné", rappelle Julien Nowaczyk.

Mais acheter du reconditionné ne suffit plus. Pour aller plus loin, le directeur achats de Geoxia explique que pour les smartphones, proposer le dernier modèle n'est pas nécessaire, mais aussi que l'entreprise entière doit changer ses pratiques : "Le stockage de données est très énergivore, son bilan carbone est de pire en pire. Avant de prendre des mesures, il faut s'assurer que tout le monde ait conscience de l'impact de son comportement", conclut-il.

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