Achats stratégiques dans un contexte post-Sourcing
Publié par Determine le - mis à jour à
Le Sourcing ne fait plus partie des 10 principales stratégies des directeurs des achats. Les achats sont-ils dans un contexte post-Sourcing et faut-il (enfin) dire adieu au Sourcing stratégique ? Ardent Partners répond.
L’équipe d’Ardent Partners a récemment présenté les résultats de son rapport CPO Rising 2018: The Age of Intelligence dans le cadre d’un webinaire avec Determine.
En découvrant pour la première fois les résultats de cette étude (dont 70% des personnes interrogées viennent des Etats-Unis), j’ai été frappée par une tendance particulièrement intéressante : le Sourcing ne figure plus parmi les principales stratégies de gestion des dépenses. Les achats sont-ils dans un contexte post-Sourcing ?
En première position en 2009, le Sourcing était descendu à la 7e place en 2014 et occupe aujourd’hui la 11e place : difficile d’ignorer une baisse de cette ampleur. Cela ne veut pas dire que le Sourcing n’est plus appliqué à une portion significative des dépenses : en effet, le pourcentage de dépenses mises sous contrôle grâce au Sourcing stratégique n’a pas beaucoup évolué depuis 2009, passant de 65,7 % à 55,8 % en 2014, pour atteindre 46,9 % cette année. La seule différence est qu’en 2018, le Sourcing ne fait plus partie des 10 principales stratégies des directeurs des achats.
Cette transition repose sur de nombreux facteurs et malgré son évolution progressive au cours des 10 dernières années, elle pourrait surprendre un certain nombre d’organisations. Dans ce contexte, les équipes concernées devraient se poser les questions suivantes et réfléchir sérieusement aux solutions possibles.
Pourquoi le Sourcing ne fait-il plus l’unanimité ?
Pour faire simple : parce que les parties prenantes internes détestent le Sourcing, et parce que les fournisseurs en ont horreur. Le service Achats s’efforce toujours de renforcer ses relations avec ces deux groupes d’acteurs et a souvent tendance à vouloir respecter leurs préférences. Mais il ne faut pas oublier que dans notre métier, nous devons aussi savoir faire face aux réticences des autres et les surmonter. Après tout, le service Achats a été créé pour centraliser la gestion des dépenses à l’échelle d’une équipe unique.
Je pense que la raison pour laquelle le Sourcing ne fait plus partie des 10 priorités stratégiques s’explique par l’inadéquation de cette approche vis-à-vis des catégories de dépenses (et de leur potentiel de valeur pour l’entreprise). L’objectif premier du Sourcing a toujours été d’obtenir des économies d’échelles et de la cohérence. Il est donc moins pertinent dans les environnements stratégiques dans lesquels le service Achats doit aider l’entreprise à atteindre des objectifs ponctuels.
Le service Achats dispose-t-il des talents et des capacités requis pour tirer son épingle du jeu dans un contexte post-Sourcing ?
Dans ce contexte, la deuxième révélation du rapport CPO Rising est assez alarmante à mes yeux : les compétences en matière de Sourcing continuent de s’améliorer. En 2014, 51 % des participants avaient indiqué que « la capacité à tirer parti des données achats pour identifier des opportunités de Sourcing » était leur principale compétence. En 2018, on passe à 71 %. En d’autres termes, le service Achats continue de s’améliorer dans un domaine où il n’a plus à intervenir.
Si les directeurs achats s’investissent dans l’acquisition de talents et le recrutement (« Améliorer les compétences du personnel » figure à la 5e place cette année), il existe un réel décalage entre le recrutement ou la formation des ressources et les compétences dont le service achats aura besoin pour pouvoir relever ses défis cette année et les années suivantes. Comme le principal enjeu des entreprises pour 2018 est de « mieux communiquer sur la valeur et la performance », il serait logique d’investir dans des secteurs comme les relations publiques et le branding, même au sein du service Achats.
Faut-il (enfin) dire adieu au Sourcing stratégique ?
Dans ce nouveau contexte post-Sourcing, ne criez pas victoire trop tôt. Les RFP ne sont pas près de disparaître. Bien au contraire : compte tenu de la simplicité d’utilisation des SI Achats et de l’aisance des collaborateurs avec le digital hors de notre département, je pense que le service Achats est idéalement placé pour partager ses compétences Sourcing via l’adoption des solutions e-achats à l’échelle de l’entreprise.
Si le service Achats parvient à laisser le Sourcing derrière lui (ce qui sera plus difficile qu’on ne le pense, étant donné notre niveau de compétence dans ce domaine), nous pourrons entrer dans l’ère de l’intelligence, en exploitant les données pour en tirer des informations qui génèreront de la valeur grâce à une gestion stratégique des dépenses à fort impact.
Les rapports annuels comme CPO Rising permettent au service Achats de faire le point sur la situation de son activité, aussi bien à l’échelle du secteur que des équipes et des individus. Les organisations à la tête du mouvement post-sourcing devront ajuster leurs compétences, mais celles qui les suivront auront l’opportunité de faire ces modifications à temps pour conserver l’alignement de leurs compétences sur la stratégie. Toutes les équipes peuvent faire le choix d’apprendre et d’améliorer leurs performances : il suffit de saisir les opportunités qui se présentent.
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