Ce que le Covid a mis en exergue... et ce que les décideurs vont mettre en oeuvre
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Afin d'aider au redécollage post-covid des entreprises, le tout jeune Observatoire technologique et digital a sondé des décideurs économiques sur les enseignements tirés de la crise et sur les mesures à prendre. Le rapport, rendu ce jour, propose notamment un focus achats et supply.
"Clairement, la Covid19 a mis les experts des approvisionnements et achats stratégiques au défi de sécuriser les chaînes d'approvisionnement contre des risques multiples et d'origines diverses (santé, sociaux, sociétaux et économiques). Ce qui, de notre expérience passera par la prise en compte à tous les étages de la supply chain d'une gestion de risques dynamique dont les composantes essentielles seront de l'ordre de :
1 - La détermination du risque de défaillance fournisseur : évaluation des risques financiers des portefeuilles achat,
2 - L'identification des risques de non-conformité : détermination précise des bénéficiaires effectifs et des liens capitalistiques
3 - Renforcement de la résilience des chaînes d'approvisionnement : augmentation rapide du portefeuille de fournisseurs pour sécuriser vos chaînes d'approvisionnement (back-up plan)."
Ces éléments sont extraits du rapport que vient de publier l'Observatoire technologique et digital*, qui souhaite mieux comprendre et appréhender les changements récents de notre environnement et de leurs impacts. Plusieurs entreprises se sont unies pour créer cet Observatoire à l'appel d'entreprises et d'organisations professionnelles (Clarans, Studia, L'école d'ingénieurs EPF, le Club des processus) qui a interrogé environ 10 0000 décideurs entre le 20 mai et le 3 juillet 2020 au travers de 24 questions fermées.
L'étude ne se limite pas aux achats et à la supply mais bien à l'ensemble de l'entreprise, aux faiblesses mises à jour par la pandémie et aux solutions d'avenir. Elle s'intéresse aux stratégies économiques globales envisagées par les décideurs économiques, aux processus à mettre en place au sein de l'entreprise, aux outils digitaux, au télétravail, à l'automatisation des tâches administratives, aux plateformes collaboratives, etc.
Il apparaît nécessaire de...
"De la crise sanitaire", poursuit le rapport, "les entreprises ont appris que l'acquisition de matériaux spécifiques (masques, gels), en grande quantité, sur des délais courts, ou de la diminution brutale des capacités de production de leurs fournisseurs, pouvaient sonner l'arrêt de leurs propres activités en quelques jours. A cela s'ajoute l'absence de visibilité sur les délais de redémarrage de l'activité à un niveau identique à celui du dernier trimestre 2019. La forte interaction des entreprises entre -elles, et la dépendance sur l'approvisionnement de matières et de produits vis-à-vis d'entreprises d'Asie et de Chine en particulier, mettent en exergue :
- la difficulté d'évaluer la solidité de leurs partenaires stratégiques et de leurs fournisseurs,
- la nécessité d'accéder à des produits, usuels et nouveaux, de manière rapide et massive,
- l'intérêt de diminuer le nombre de transactions,
- la nécessité d'accélérer les procédures critiques ou exceptionnelles,
- la nécessité de mise sous contrôle des contrats et des clauses particulières,
- la puissance des outils digitaux à interagir avec leurs partenaires dans la mise en place de produits et/ou de chaînes d'approvisionnement adaptés au contexte,
- les enjeux d'inclure dans la chaîne de valeur, la mesure des impacts environnementaux et sociétaux via la mise en place d'une chaîne de valeur hybride, résiliente, inclusive et durable aux effets directs et indirects sur son écosystème clamant l'utilité sociale et environnementale du travail, en l'alignant sur la raison d'être et les valeurs de l'entreprise.
En somme, la relation client-fournisseur sur les achats indirects prend ses distances, le client souhaitant déléguer ces aspects aux places de marché capables d'offrir un maximum de produits, sur un minimum de factures. Quant à la valorisation des risques environnementaux et sociétaux, auparavant minimisés, elle est désormais possible voire nécessaire en raison de la prise de conscience de la fragilité des structures face aux aléas imprévus et à l'émergence croissante de consommateurs et d'investisseurs sensibles et concernés par ces dimensions."