Pour qui sonne le glas : pourquoi le cas Carillion prouve qu’il est nécessaire de repenser l’externalisation
Publié par Determine le - mis à jour à
En janvier, le numéro 2 britannique du BTP Carillion, qui emploie environ 43 000 personnes dans le monde, s’est déclaré en faillite.
En janvier, le numéro 2 britannique du BTP Carillion, qui emploie environ 43 000 personnes dans le monde, s’est déclaré en faillite. Le Royaume-Uni, notamment grâce aux nombreux contrats attribués par le gouvernement britannique pour des projets d’infrastructures tels que la construction de routes et d’hôpitaux, représentait trois quarts des commandes de la société.
Comment cette dernière a-t-elle pu sombrer alors qu’elle enchaînait les contrats gouvernementaux lucratifs, pour lesquels elle était souvent payée en grande partie d’avance? Il semble que la concurrence féroce entourant ces contrats ait entraîné une très forte réduction des marges voire même des pertes.
Les problèmes de l’entreprise découlent en partie de dépassements budgétaires dans le cadre de trois contrats de partenariat public/privé : le Midland Metropolitan Hospital de Birmingham (350 millions de livres), le Royal Liverpool University Hospital (335 millions de livres), et le périphérique d’Aberdeen (745 millions de livres).
La chute de Carillion est une aubaine pour ses concurrents. Le lundi 15 janvier, alors que leurs niveaux à l’ouverture du FTSE 100 étaient inchangés, les actions de Serco ont progressé de 4,42%, celles de G4S de 4,1% et celles de Capita de 4,65%. Toutes ces entreprises ont connu des difficultés ces dernières années et sont (ou étaient) des concurrents directs de Carillion.
Externaliser la main-d’œuvre ou externaliser les risques?
Si on laisse un instant de côté ses retombées politiques, cette situation soulève des questions plus générales sur l’externalisation et ses avantages supposés. Il y a quelques années, une étude révélait que lorsque tous les facteurs étaient pris en compte, l’externalisation permettait d’obtenir les mêmes bénéfices pour un coût inférieur de 2 à 3%, tout en offrant des avantages supplémentaires : baisse des effectifs, pool de talents étendu et réduction des coûts de la main-d’œuvre. Cependant, cette approche présente également des inconvénients. Comme le montre le cas Carillion, il peut y avoir des risques financiers, des difficultés de communication entre les différentes parties prenantes, des problèmes de qualité et un impact sur la culture d’entreprise.
De fait, l’externalisation peut être avantageuse, si elle n’est pas envisagée comme une stratégie ponctuelle de sourcing. Elle implique d’adopter une approche très mature en matière de gestion des performances et des risques, exigeant une analyse approfondie du marché des fournisseurs et des dynamiques actuelles.
Quels sont les facteurs de coûts qui impactent la performance des fournisseurs ? Prenons le scénario actuel : le marché peut-il supporter que quatre grandes entreprises soient en concurrence pour les mêmes projets ? Comment centraliser tous les points de données pour minimiser les risques pour l’organisation ? Ce n’est certainement pas une simple question de coût initial ni de coût total de possession. Il s’agit de maintenir ou d’améliorer le produit/service à moindre coût, tout en étant parfaitement conscient de tous les risques impliqués tout au long du cycle de vie des contrats, et de mettre activement en place des mesures de précaution.
Des sentiments nationalistes à une crise nationale?
Sur un plan plus politique, la faillite de Carillion réveille les sentiments nationalistes qui perdurent partout dans le monde depuis la crise financière de 2008. Le rapatriement des emplois sur le sol national est en effet un enjeu majeur dans de nombreux pays. Comme tous les sujets provoquant des réactions hâtives, celui-là masque des problèmes plus larges, tels que la colère grandissante suscitée par l’accentuation des disparités sociales.
Dans le cas de Carillion, près de 28 000 bénéficiaires du régime de retraite de l’entreprise verront leur pension diminuer de 15%, alors que le président de la société, qui a démissionné l’an dernier, aura touché ses 660 000 livres de salaire et ses 28 000 livres d’avantages pendant une période de 12 mois suivant son départ. Cet exemple présente les forces de marché et le capitalisme sous un jour peu flatteur. Malheureusement, le débat sur l’externalisation portera plutôt sur cet aspect-là, que sur les avantages de l’externalisation en elle-même.
Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de discuter avec un leader de l’externalisation qui me disait que son entreprise rapatriait des postes en Europe. Mais les emplois non qualifiés restaient à l’étranger. Pourquoi ? Si la différence de salaire pour les postes qualifiés n’est plus aujourd’hui que de 20 % par rapport à l’étranger, la différence pour les postes non qualifiés avoisine toujours les 80 %. Ainsi, même si les taux de change venaient à s’ajuster de façon significative, le rendement des postes non qualifiés ne devrait que très faiblement évoluer à moyen terme.
C’est sur ce problème que nous devons nous pencher. Malheureusement, compte tenu de cas tels que celui de Carillion, l’externalisation est en train de devenir une question politique. Dans ce contexte, les performances réelles des fournisseurs doivent être surveillées en continu et les objectifs de performance ajustés pour s’aligner sur les nouveaux besoins du marché. Selon moi, tout est question de gestion des performances et de base fournisseurs et pour cela des solutions telles que Determine existent et permettent de mieux piloter le risque fournisseurs via:
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