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[Parole d'acheteur] RSE : le nouveau rôle de l'acheteur

Publié par Lucile-Laure Plesse, senior sourcing manager le - mis à jour à

"En plus de ses rôles de générateur de savings, de force de proposition pour simplifier les processus ou intégrer des solutions innovantes, il peut encore diversifier son impact en se plaçant comme un leader incontournable de cette démarche RSE"


La révolution verte et sociétale est en marche. Le grand public est déjà sensibilisé depuis de nombreuses années aux enjeux environnementaux. Les lois successives sur la collecte des déchets puis les moyens mis à disposition par les collectivités ont permis d'impliquer directement le citoyen dans son tri quotidien et d'en faire un acteur de la transition écologique et sociétale. Le mode de consommation individuelle a peu à peu évolué pour s'inscrire dans une démarche plus solidaire et plus respectueuse de l'environnement. Le consommateur prend "conscience" de l'impact de ses choix de consommation sur son écosystème.

Paradoxalement, les entreprises sont plus lentes à prendre ce virage écologique et sociétale. Ce sont pourtant bien elles qui peuvent avoir le plus grand rôle et le plus fort impact dans cette révolution verte et sociale. L'intérêt est certes présent mais, pour la plupart d'entre elles, la prise de position et les actions restent encore à définir avant d'entrer pleinement dans cette révolution RSE. Aujourd'hui, le grand public, et particulièrement les générations "Y" et millénniale, sont en attente de ces changements dans leur environnement professionnel et des actions concrètes RSE de leur entreprise.

Dans ce contexte, quel rôle l'acheteur peut-il jouer ?

Un rôle clé. L'acheteur, de par sa position dans l'entreprise, peut avoir un fort impact sur cette transition écologique et citoyenne. En effet, en plus d'implémenter des stratégies d'achats plus responsables, il peut inciter le business à introduire des fournisseurs s'inscrivant dans une démarche responsable.

Etre acheteur en 2019, c'est avoir l'opportunité d'être un acteur majeur du positionnement de son entreprise dans une démarche RSE.

Du fournisseur à l'acheteur

Au sein de l'entreprise, l'acheteur est l'interlocuteur privilégié des fournisseurs.

L'enjeu de l'acheteur est désormais, au-delà de maintenir le meilleure rapport qualité service/ prix, de chercher de nouvelles alternatives permettant de diminuer l'empreinte carbone ou de développer le lien social dans son environnement direct (insertion d'ESAT*, fournisseurs locaux ou ayant une production locale "0 km", etc.).

Face à cette nouvelle réalité, les fournisseurs ont pris le parti, pour se différencier de leurs concurrents, de s'adapter et de développer des solutions pour répondre à cette nouvelle demande RSE des entreprises.

Pour l'acheteur, demander à ses fournisseurs existants et potentiels leur positionnement RSE est devenu fréquent lors des soutenances d'appels d'offre ou lors de business review : "avez-vous des solutions "green" ou sociétales visant à réduire l'empreinte carbone de ma société" ? est la question à ne plus manquer. Ces échanges sont l'occasion de comprendre leur action interne (qui est leur propre démarche RSE) et leur positionnement d'offre (qui répond au besoin RSE de leur client).

De leur côté, les fournisseurs, bien qu'ils puissent déjà avoir des "alternatives vertes" disponibles, n'ont pas toujours le réflexe de les porter spontanément à la connaissance de l'acheteur. Le rôle de l'acheteur est ici clé pour avoir une bonne évaluation du positionnement et action RSE de son fournisseur. Positionnement que ce dernier peut d'ailleurs sous-estimer.

Concrètement quelles actions sont possibles ?

Des actions de réductions de l'empreinte écologique ou du développement du lien social peuvent être menées dans la plupart des catégories d'achats indirects. Voici une liste non -exhaustive de quelques exemples :

- Facility management : électricité verte ou installation de panneaux solaires, distributeurs de café sans gobelets en plastique et avec un café provenant de circuits éco-solidaires, restauration collective recyclage ou don des surplus aux associations locales, valorisation des ESAT pour certaines tâches répétitives (services de courrier, ménage, entretien espace verts, etc.) ...

- Marketing et communication : création d'une politique responsable quant aux objets promotionnels (recyclables ou biodégradables), politique privilégiant le digital à l'impression papier

- Travel & Fleet : utilisation de flotte verte composée de véhicules propres, mise en place de plateformes de partage de voitures permettant d'optimiser les voyages entre collaborateurs en taxis et VTC, mise en place de politique voyages et communication pour pousser à privilégier le train à l'avion, ou privilégier les vidéo-conférences versus le déplacement.

Lire la suite en page 2 : De l'acheteur, à l'interne - De l'interne à l'externe - L'acheteur de demain... en conclusion


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