DossierAchat d'intérim : les solutions pour dépenser moins
5 - Diminuer les coûts et organiser la cellule achats
Faire appel à un manager de transition coûte-t-il moins cher que prendre une personne en CDD ou sur une mission d'intérim ?
Faire appel à un manager de transition coûte-t-il moins cher que prendre une personne en CDD ou sur une mission d'intérim ? "Le coût pour la société est équivalent, mais s'ajoute la marge du cabinet de management de transition", analyse Grégoire Cabri-Wiltzer. "Le calcul des coûts varie en fonction des cabinets : soit un coefficient est appliqué sur le salaire du manager, auquel s'ajoutent les charges et la marge du cabinet, soit le portage salarial est choisi comme mode d'organisation, précise Béatrice Andurand, directrice associée Nim Europe. Globalement, le coût total journalier d'un manager de transition achats se situe entre 1 100 et 1 500?euros, en fonction des sociétés et des volumes d'achats, des profils, des secteurs, ou des problématiques."
"Un manager de transition revient plus cher qu'une personne en CDI, souligne quant à lui Benoît Durand-Tisnes, fondateur du cabinet de management de la transition Wayden, avec une grande fourchette entre 800 et 2 000 euros hors taxes par jour, toutes fonctions confondues." Emmanuel Buée, dirigeant H3O ressources de transition, nuance, néanmoins : "Si un manager de la transition est payé autant, voire plus, que ce qu'il pourrait gagner au sein d'une entreprise, il subit aussi des périodes d'intermission pendant lesquelles il n'est pas rémunéré. Sur une année, il gagnera donc généralement 20?% de moins."
Besoin de flexibilité
Pourtant, les bénéfices du recours à cet intérim "de luxe" dépassent largement les coûts financiers. "Dans une situation de croissance molle, entre 0 et 1%, les entreprises ont peur d'embaucher : le management de transition répond à un besoin de flexibilité", explique Olivier Wajnsztok, directeur associé du cabinet AgileBuyer, spécialisé dans le management de transition achats. Avec un gain immédiat pour la société, comme en rend compte Bernard Rouas, 48 ans et un bagage de onze ans dans ce mode de prestation : "L'une de mes dernières missions a consisté à augmenter la performance de l'entreprise de 50%, en impliquant les dirigeants et?les équipes."
Disponibilité immédiate, compétences techniques pointues, adaptabilité, capacité à travailler en mode projet : les atouts des managers de la transition séduisent les entreprises qui, souvent, "achètent une compétence qu'elles ne possèdent pas en interne et voient arriver quelqu'un de surcalibré pour une mission donnée", relève, encore, Grégoire Cabri-Wiltzer. Sans oublier que "les managers de transition, en tant qu'extérieurs à l'entreprise, peuvent apporter une valeur ajoutée au-delà de toutes les luttes de pouvoir internes à la société", prône Benoît Durand-Tisnes. Le succès des missions est assuré, "lorsque le manager a réussi à passer, dans sa tête, d'une logique de statut - où il rechercherait des lauriers ou un CDI - à une logique de contribution - où la dimension affective est gommée et où il exprime son savoir-faire pour un temps donné."