Salon Solutions : Le TCO en question
Publié par MATHIEU NEU le - mis à jour à
A l'occasion du salon Solutions qui vient de fermer ses portes à Paris, le TCO (Total Cost Ownership) a une nouvelle fois animé les débats. Retour sur les enjeux de cet indicateur clé et quelques méthodes pour éviter d'en faire un véritable casse-tête.
Nul doute que si la recette idéale pour le calcul du TCO existait, celle-ci serait déployée depuis longtemps dans toutes les directions Achats. Nombreux sont les experts du domaine qui assurent que la réponse se trouve dans les spécificités de chaque domaine d'activité, voire de chaque entreprise.
Pour autant, les bonnes pratiques recommandent en général de décomposer tout TCO en 3 grands types de dépenses qui concernent la phase d'acquisition, la phase d'exploitation et la phase de cession du produit en question. " Cette dernière phase est encore peu ou pas étudiée. Elle est souvent mal prise en compte dans les évaluations ", remarque Geoffroy Naegelen, directeur du pôle Outsourcing au sein de l'éditeur de solutions e-achats BravoSolution. " L'impact environnemental devrait aussi être mieux retenu dans les évaluations ", ajoute-t-il. En effet, lorsque les groupes AirFrance et Safran s'unissent pour créer en commun une usine de maintenance près de Valenciennes, il convient de tenir compte de l'impact négatif relatif aux conséquences environnementales. A l'inverse, l'impact positif que représente l'embauche de 250 personnes sur le tissu socio-économique local importe également. Il s'agit d'intégrer ses notions dans les coûts totaux. De façon générale, les réflexions en amont peuvent permettre des gains substantiels. " A quoi bon acheter un produit moins cher si le coût de sa maintenance au fil des années rend l'opération globale plus chère ?", interroge Geoffroy Naegelen.
Des données insuffisantes et difficiles à exploiter
La collecte d'informations en interne reste très compliquée, selon les dires de la plupart des spécialistes du domaine, qu'elles soient en provenance de la direction financière, de la direction marketing ou autres. Bon nombre de données indispensables pour une évaluation véritablement pertinente sont méconnues voire inconnues. Certains experts, à l'image de Gérard Dahan, directeur EMEA de l'éditeur de solutions e-achats Ivalua, milite pour l'acquisition d'un outil prévu à cet effet, les simples solutions proposées par Excel étant bien évidemment insuffisantes.
Pour Ivy Montgomery, vice-president en charge du marketing au sein de la société Vroozi, fournisseur de solutions d'optimisation des achats, l'une des clés est aussi l'appropriation des outils innovants par tous les utilisateurs d'une entreprise, et la conscience de l'importance de faire émerger les données pertinentes. " Les outils les plus efficaces sont ceux où l'utilisateur voit très facilement, dès sa connexion, le bénéfice qu'il réalise dans son opération. L'impact est d'autant plus fort s'il y a une prise de conscience directe des changements induits par de nouvelles pratiques. L'ergonomie de la solution logicielle utilisée est de ce fait d'une importance cruciale ", confie-t-elle.