Infogérance : les clés d'un hébergement quatre étoiles
Publié par Jérôme Pouponnot le | Mis à jour le
Se tourner vers un hébergeur pour gérer ses données ou son infrastructure IT réclame une bonne connaissance du domaine. Pour que ce soit un succès, l'établissement d'un cahier des charges précis et détaillé est indispensable.
Comment faire lorsque l'espace n'est plus suffisant pour héberger ses données ou son infrastructure IT ? Pour les Aéroports de Paris, le choix s'est porté sur l'outil d'aide à la décision d'APL pour déterminer la solution d'hébergement optimale, en lieu et place d'une salle informatique principale devenue inadaptée. Ce manque de place en interne n'est pas la seule raison pour se diriger vers un hébergeur. Les managers IT peuvent estimer que le coeur de métier ne justifie pas une gestion de données en interne et décider de les confier à des spécialistes. Par souci de sécurité également, en estimant qu'il est plus prudent de redonder des serveurs d'hébergement auprès d'un prestataire extérieur. Quoi qu'il en soit, confier ses données à un hébergeur ou à un data center nécessite l'établissement d'un cahier des charges répondant à certaines règles très précises.
Hébergeur ou data center ?
Deux familles de solutions d'hébergement cohabitent. D'un côté, les hébergeurs, qui abritent les données, et de l'autre, les data centers, qui hébergent des serveurs. " Ne pas oublier qu'un hébergeur de données peut également faire du data center ", rappelle Stéphane Duproz, le directeur général de TelecityGroup, spécialiste européen du data center. Dans la famille des data centers, certains sont privés et sont donc dans les locaux de l'entreprise cliente. D'autres, commerciaux, appartiennent soit à des prestataires dont ce n'est pas le métier principal (les opérateurs télécoms, les intégrateurs IT), soit à ceux dont c'est la spécialité.
Dans la catégorie des hébergements, différents niveaux sont envisageables. Le premier, appelé IaaS (infrastructure as a service), consiste à héberger une image virtuelle qui contient les applications et les données métiers de l'entreprise cliente. Avec le deuxième niveau, dénommé PaaS (platform as a service), le système d'exploitation et les outils d'infrastructure sont sous la responsabilité du fournisseur, via des plateformes d'hébergement souvent mutualisées. " Le client garde le contrôle sur les applications et peut ajouter ses propres outils ", précise Brice Dereims, directeur technique de CA Technologie. Enfin, avec le SaaS (software as a service), les applications peuvent être manipulées à l'aide d'un navigateur web et le client n'a pas à effectuer les mises à jour, les patchs de sécurité ou assurer la disponibilité du service.
Continuité et disponibilité des services
Le cahier des charges doit être élaboré par rapport à l'expression des besoins du client, notamment sur la capacité en surface (mètres carrés et nombre de baies) et la puissance électrique nécessaire. Non seulement l'estimation se réalise sur le besoin actuel, mais elle doit également être fixée en fonction d'une capacité à moyen et long termes. " La difficulté est de pouvoir se projeter et de faire ainsi une analyse assez fine de ses besoins dans un futur plus ou moins proche ", précise Tristan Richard, directeur de projet chez APL, société d'ingénierie sur l'environnement technique du data center.
Il convient également d'établir le niveau de continuité de service exigé, via la notion de "tiering" de 1 à 4, décerné par l'Uptime Institute auprès des prestataires. " Les tiers permettent d'avoir une tendance générale du niveau de continuité de service garanti par le data center ", confirme Kevin Polizzi, président de Jaguar Network, spécialiste de l'hébergement.
Dans la même veine, le cahier des charges doit spécifier le niveau de disponibilité attendu par les applications, niveau qui s'appuie sur deux principes. Le RTO (recovery time objective), qui précise la durée maximale d'interruption admissible, et le RPO (recovery point objective), qui détermine la durée maximale d'enregistrement des données qu'il est acceptable de perdre.
Le type de raccordement télécom doit être également précisé. " Le client ayant la possibilité de superviser ses équipements à distance, il faut donc déterminer le niveau de raccordement entre les deux entités (LS - ligne spécialisée -, fibre optique, etc.) ", précise Jean-Pierre Savi, directeur marketing IT services chez Orange.
L'impact énergétique peut également être spécifié sur le cahier des charges, puisque de plus en plus d'entreprises retiennent des infrastructures IT en fonction de cette performance énergétique. L'objectif recherché étant d'avoir un coût à l'électricité plus faible, ou d'être davantage respectueux de l'environnement.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l'article suivant : l'infogérance de A à Z.