Poussée par les obligations légales, puis par la crise, la RSE s'installe vraiment dans les entreprises
Publié par Marwa Nakib le | Mis à jour le
40% des entreprises ont instauré la RSE au sein de leurs organisations, surtout en réponse à des obligations légales, et 46% seulement pour la dimension éthiques, selon une étude Keyrus.
La mise en place des politiques RSE bien structurées dans les entreprises a évolué en parallèle des réglementations : selon l'étude menée par Keyrus Management, presque 40% d'entre elles ont instauré la RSE au sein de leurs organisations, surtout en réponse à des obligations légales, et 46% seulement pour la dimension éthique. D'abord lente, l'évolution a accéléré : d'abord avec la loi NRE (Nouvelles Régulations Économiques) en 2003, qui obligeait les entreprises à indiquer, dans leurs rapports de gestion, les conséquences environnementales et sociales de leur activité. Elle a été suivie, 12 ans plus tard, par la loi relative à la transition énergétique en 2015, qui certifiait les entreprises méritantes en termes de sobriété énergétique, puis la loi SAPIN 2, en 2016, qui visait à lutter contre la corruption, puis la loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères en matière d'environnement, de droits humains, et de corruption en 2017. Enfin, la dernière, la loi PACTE, en 2019, a introduit la notion de société à mission. Actuellement, 50% des entreprises interrogées ont déjà mis en place des stratégies RSE, un taux qui s'élève à plus de 70% pour les entreprises de plus de 500 salariés.
Les actions RSE menées visent surtout les enjeux sociaux comme l'handicap et l'équité salariale hommes/femmes, et ceux environnementaux comme les énergies renouvelables, et le recyclage.
Une prise de conscience favorisée par la crise
Selon l'étude menée par Keyrus, la prise de conscience globale de l'urgence environnementale a été favorisée par la crise sanitaire : les confinements successifs ayant obligé les entreprises à instaurer le télétravail comme solution de poursuite de leur activité à distance, la diminution du nombre de trajets et transports quotidiens aurait contribué à une baisse globale des émissions de CO2. En effet, l'arrêt qui s'est produit a déclenché un retournement, avec une réduction des émissions de CO2 en août 2020 pour la première fois depuis presque 30 ans, après une progression constante de 55% pendant les 20 dernières années. Suite à ce constat, aujourd'hui, plus de 90% des entreprises interrogées affirment être conscientes de leur rôle primordial quant aux enjeux environnementaux et sociaux, et voudraient instaurer cette nouvelle organisation du travail à distance à long terme, avec des actions plus structurées.