Christian Estrosi: «Le “cost killer” est aussi un “innovation killer”»
Publié par Charles Cohen le
Estrosi, ministre chargé de l'Industrie, s'en est à nouveau pris aux donneurs d'ordres adeptes du cost killing.
«Le pari de la compétitivité ne se gagne pas seulement par la réduction des coûts». Christian Estrosi, ministre chargé de l'Industrie, a profité le 7 juin 2010 de son déplacement à l’école nationale d’ingénieurs de Metz, pour contester une nouvelle fois les méthodes des donneurs d’ordres adeptes du cost killing. Déplorant que les sociétés françaises ne soient pas au diapason avec leurs homologues allemandes, plus préoccupés par la qualité des produits que par les coûts de la production, le ministre a rappelé toutefois qu’il ne souhaitait pas stigmatiser tous les donneurs d’ordres de l’Hexagone.
«Il ne s’agit pas de développer une vision manichéenne des choses. Je sais qu’il y a parmi les donneurs d’ordres des entreprises parfaitement responsables tout comme il y a parmi les sous-traitants des fournisseurs dont la réactivité et la qualité de production ne sont pas au niveau des attentes. Ce que je veux, c’est qu’il soit mis un terme à toutes ces pratiques brutales qui ruinent la performance globale de notre industrie et nuisent très fortement à l’innovation. Le “cost killer” est aussi un “innovation killer”!», a souligné le ministre. Des pratiques «déplacées, choquantes mais également hors la loi», a rappelé Christian Estrosi en faisant référence aux «conditions proprement insupportables dans lesquelles se déroulent ou s’interrompent certaines transactions. Sans oublier certaines ruptures commerciales qui ont lieu en dehors de toute disposition contractuelle et sans donner lieu à la moindre indemnisation.»
20 nouvelles entreprises signataires de la Charte PME
Derrière ce tableau assez noir, le ministre note toutefois une lueur d’espoir. Et ce, via la création d’une nouvelle fonction, celle de médiateur de la sous-traitance. «C’est pour mettre fin à ces pratiques que nous avons créé ce poste, occupé aujourd’hui par Jean-Claude Volot. Et les premiers résultats sont déjà là», s’est félicité Christian Estrosi. Ainsi, à ce jour, une dizaine de demandes d’actions collectives ont déjà été reçues, ce qui représente approximativement 500 entreprises. On dénombre également plus de 50 demandes individuelles, ce qui représente 70000 salariés. Par ailleurs, 20 nouvelles grandes entreprises vont signer le14 juin prochain la charte des bonnes pratiques entre donneurs d’ordre et sous-traitants, déjà adoptée le 11 février dernier par une vingtaine de grandes entreprises.