Flottes 2019 : le virage de la croissance "verte"
Publié par Jean-Philippe Arrouet le | Mis à jour le
Selon, l'Arval Mobility Observatory, les flottes poursuivent leur croissance en 2019. Mais le diesel cède du terrain au profit d'autres énergies et des formes de mobilité alternatives.
Plus qu'ailleurs en Europe, 22 % des entreprises françaises et 40 % des plus grandes, anticipent une hausse de leur parc dans les trois ans à venir, selon le Baromètre 2019 de l'Arval Mobility Observatory (ex-Observatoire du véhicule d'entreprise)*. Mais cet élan ne profitera pas au diesel. Peu importe que les constructeurs alignent les niveaux d'émission de NOx et de particules fines sur ceux des moteurs essence : 49 % des gestionnaires n'augmenteront pas la part du diesel. 48 % ont même l'intention de la réduire. C'est encore plus affirmé chez les grands comptes (55 % des entreprises de plus de 1 000 salariés).
Pourtant, ce changement ne profite pas aux modèles essence, choisis à 12 % seulement, mais aux énergies alternatives. Un tiers des entreprises françaises y souscrit, contre 21 % en Europe. En tête des choix, l'hybride simple que 51 % utilisent ou envisagent. En revanche, les modèles rechargeables (plug-in) n'ont convaincu que 29 % des gestionnaires. Quant aux véhicules électriques, ils s'intercalent entre les deux avec 34 %. Le mix énergétique 2019 s'arrête là puisque les motorisations au gaz (GNV, GPL) ou à pile combustible - certes peu répandues chez les constructeurs - n'ont d'attrait que pour 5 à 6 % des sondés.
Anticiper sur la fiscalité
"90 % des grandes entreprises considèrent le WLTP dans le choix de leur flotte. Elles ont une idée précise de l'incidence qu'il aura sur le TCO via la fiscalité", observe François Piot, président de l'Arval Mobility Observatory pour la France. Plutôt que d'abaisser les catégorie de véhicules, les trois quart préfèrent adapter leur car policy en choisissant des modèles à moins émissifs, ou dont la fiscalité est moins lourde, ou encore mus par d'autres énergies. Cette adaptation des grandes flottes passe, plus que jamais, par la location longue durée : 80 % ont l'intention d'y recourir davantage dans les trois ans à venir.
En revanche, la télématique ne fait pas recette avec 12 % de pénétration dans les parcs. "C'est un taux stabilisé qui reste faible, pointe François Piot. Les entreprises n'ont pas encore d'équation économique pour un retour sur investissement, quelle que soit leur taille." La tendance est plus prometteuse pour les offres de mobilité alternatives. Parmi les grands comptes. 77 % les utilisent ou y songent sérieusement. Près d'un sur deux opte pour de l'autopartage et du covoiturage.
Quant au crédit mobilité, il est cité par une grande entreprise sur quatre. Le contexte fiscal n'est pas la seule motivation pour développer ces alternatives : les employeurs souhaitent apporter des solutions aux jeunes générations et surtout s'inscrire dans le plan de déplacement d'entreprise (PDE). Le rôle des gestionnaires va au-delà de la mise à disposition de véhicules propres puisque ces PDE proposent aussi du télétravail (71 %), des bureaux partagés (60%) ou encore des emplacements réservées aux vélos électriques (36%).
* Enquête CSA Research, réalisée entre le 6 et le 29 mars 2019 auprès de 3 613 entreprises en Europe dont 301 en France.