DossierRéussir un déménagement d'entreprise
5 - Transférer son entreprise à l'étranger
Transférer une entreprise ou une unité de production à l'étranger nécessite de faire appel à des déménageurs internationaux spécialisés dans ce type de prestation. Et ils sont peu nombreux sur ce marché... Tour d'horizon.
Si les déménagements d'entreprises à l'international ont toujours existé, ce marché reste anecdotique, comme le confirme Nathalie Ledemé-Pütz, directrice commerciale du service Transferts d'Entreprise de Gamblin : " Depuis le début de l'année, nous n'avons traité que quatre demandes portant sur des acquisitions ou des ouvertures de bureaux à l'étranger, sur un total de 700 interventions. " Mais pour Jean-Charles Seegmuller, p-dg du groupe Seegmuller, la donne pourrait bientôt changer. " Lorsque l'on regarde ce qui se passe aux États-Unis, on s'aperçoit que les grandes entreprises américaines, qui disposent d'entités un peu partout dans le monde, n'hésitent plus à transférer des unités de production ou des équipes d'un pays à l'autre. On peut donc imaginer que, dans les années qui viennent, les entreprises européennes feront de même. "
Un cahier des charges adapté à l'international
Dans le cadre d'un déménagement à l'étranger, la rédaction du cahier des charges comporte un certain nombre de spécificités. " Le client doit, en priorité, interroger des fournisseurs qui ont la capacité d'assurer un service en porte-à-porte, sans faire appel à des sous-traitants qui n'appartiennent pas à leur marque, afin qu'il n'y ait pas de rupture de charge et de responsabilité, conseille Pascal Labouille, responsable logistique du département Transfert Industriel chez Seegmuller. En ce qui nous concerne, nous sommes membres d'Unigroup Worldwide UTS, un réseau de déménageurs professionnels qui possède 1 350 agences dans le monde. Ce qui nous permet d'effectuer des transferts d'un point A à un point B en respectant toujours les mêmes process et standards de qualité. "
La dimension internationale d'une société de déménagement peut aussi être matérialisée à travers l'adhésion à un réseau comme celui de la Fédération internationale des déménageurs internationaux, qui compte dans ses rangs une vingtaine de sociétés françaises.
Le cahier des charges doit également indiquer les adresses des sites de départ et de destination, afin d'éviter toute mauvaise surprise. " Lorsque l'on effectue un enlèvement ou une livraison à l'étranger, il peut y avoir des contraintes d'accessibilité à la ville ou au site, avec des autorisations d'accès ou de stationnement à demander ", rappelle Nathalie Ledemé-Pütz. Le délai dans lequel l'entreprise souhaite voir l'opération se dérouler devra également être spécifié. " Le donneur d'ordres peut demander aux fournisseurs de lui faire des propositions afin d'immobiliser le moins longtemps possible l'activité de l'unité à transférer, en privilégiant, par exemple, des opérations la nuit ou le week-end ", conseille Étienne Lagache, vice-président du groupe Lagache, spécialisé dans le déménagement et le stockage.
Choisir soigneusement son assurance
Autre poste important à ne pas négliger : la douane. " Dès que l'on sort de l'Union européenne, le donneur d'ordres doit indiquer, dans son cahier des charges, que ce sera au déménageur de l'informer sur les formalités douanières à accomplir ", rappelle Nathalie Ledemé-Pütz. Il incombera également à la société de déménagement de fournir le certificat d'assurances. " En ce qui nous concerne, nous avons souscrit à une assurance tous risques, commune à tous les agents d'Unigroup Worldwide UTS, et qui couvre l'ensemble des opérations de manutention et de transport ", précise Nathalie Ledemé-Pütz.
En revanche, c'est au donneur d'ordres d'établir la déclaration de valeur des objets et des biens à transporter. " Les déménageurs proposent systématiquement une assurance qui couvre, mais avec une limite de valeur, explique Étienne Lagache. Si le client pense que celle-ci ne sera pas suffisante, il faut l'indiquer, ce qui permettra de calculer le coût supplémentaire sur le poste assurances. " De son côté, Pascal Labouille conseille à ses clients de privilégier des fournisseurs qui proposent une assurance en porte-à-porte, tous risques, tous transports, et sans franchise. " Certaines sociétés se contentent de proposer une assurance transport qui ne couvre la marchandise que lorsqu'elle est chargée dans le camion jusqu'à la livraison au pied de l'immeuble de destination. Ce qui signifie qu'elle n'est pas couverte pendant la phase de déchargement et de déballage... "
Une fois le cahier des charges rédigé, un certain nombre de bonnes pratiques peuvent également être mises en oeuvre du côté des donneurs d'ordres. Pour Pascal Labouille, la première chose à faire, c'est de désigner un responsable du déménagement. " C'est lui qui va piloter la rédaction du cahier des charges, rencontrer les fournisseurs, assister à la visite de chantier pour estimer le volume et les travaux à effectuer... Il sera également là, lorsqu'il s'agira d'emballer et de charger la marchandise au départ, et à l'arrivée pour la phase de déchargement et de déballage. " Nathalie Ledemé-Pütz recommande également " de toujours prévoir un plan d'implantation sur le lieu de destination, le déménageur réalisant, lui, l'inventaire détaillé en numérotant chaque colis. Cette précaution servira à la douane, mais aussi à l'arrivée, lorsqu'il faudra s'assurer que tous les éléments pris en charge sont arrivés à bon port ", conclut Nathalie Ledemé-Pütz.