40 % des entreprises françaises victimes de la fraude
Publié par Sébastien DE BOISFLEURY le
PricewaterhouseCoopers vient de publier la quatrième édition de son étude mondiale sur la fraude dans les entreprises. La moitié du coût de la fraude (43 %) dans le monde (3,1 milliards d'euros) se concentre dans ces 7 pays émergents : Brésil, Chine, Inde, Indonésie, Mexique, Russie, Turquie. En France, la "criminalité économique" touche près d'une entreprise sur deux.
Selon une enquête de PricewaterhouseCoopers, 40 % des entreprises françaises ont été victimes d'actes de criminalité économique au cours des deux dernières années. Une statistique pour le moins impressionnante. Et pourtant, ce chiffre est en baisse par rapport à 2005 (47 %) et 2003 (43 %).
Le détournement d’actifs reste le type de fraude le plus fréquent en France, pesant pour 1/3 des occurrences reportées. Si la contrefaçon demeure un fléau important, la France ne se démarque plus du reste du monde en la matière : le phénomène peut affecter tout type de produit, au-delà du luxe. Aucun secteur industriel n’est épargné et le trio Distribution & Consommation, Assurance et Service Public occupe le podium des entreprises les plus touchées, avec 57 % de sociétés affectées.
Conséquence logique de la baisse observée, le coût moyen de la fraude en France diminue sensiblement. Il reste cependant important (2,7 millions d’euros contre 3,9 millions d’euros en 2005), et largement supérieur aux moyennes européenne (1,7 millions de d’euros) et mondiale (1,6 millions d’euros). La somme représente aujourd’hui une perte sèche pour 62% d’entre elles. Par ailleurs, ce coût s’accompagne pour 41% des entreprises interrogées en France d’autres dommages, en termes d’image, de relations avec les partenaires et les autorités ainsi que de motivation interne.
La baisse du nombre de fraudes constatées résulte en partie de la prise de conscience des entreprises qui ont mis en place, par divers moyens, un environnement plus contrôlé, donc moins propice à la fraude. Efficace car décourageant pour un fraudeur potentiel, ce climat favorise également la vigilance en interne. Ainsi, 37% des fraudes sont détectées par un salarié de l’entreprise, contre seulement 16% en 2005.
Dernier élément majeur dans une prise en charge responsable de la fraude : l’adoption d’une politique de tolérance zéro envers les responsables. Si le profil du fraudeur change peu, les sanctions prises à son encontre ne sont pas généralisées. Dans 65% des cas en France, l’entreprise a recours au pénal, tandis qu’elle n’engage aucune action dans 23% des cas.