Les grands comptes accélèrent le recours aux freelances digitaux en 2019
Publié par la rédaction le - mis à jour à
Crédit Agricole (+126%), BNP Paribas (+97%), Cap Gemini (+ 89%) accélèrent leur recours aux freelances digitaux en 2019, signe d'une montée en puissance de leurs chantiers de transformation numérique, selon le Baromètre du freelancing dans les entreprises du CAC 40 de Malt.
Pour la 2e année consécutive, Malt - première communauté des freelances du numérique en France - dévoile les entreprises du CAC 40 qui travaillent le plus avec ces experts indépendants. Avec 607 freelances impliqués contre 307 en 2018, BNP monte de la deuxième à la première place du classement avec une croissance de 97% du nombre de freelances impliqués dans ses opérations de transformation digitale. Si Cap Gemini ne se positionne qu'à la quatrième place derrière Publicis, le leader des services numériques augmente cependant de 89% son recours aux freelances. Quant au Crédit Agricole, bien qu'en huitième position, avec une augmentation de 126%, il a la palme du dynamisme en matière de recrutement de freelances.
Résultats détaillés
1. BNP : 607 freelances en 2019 contre 307 en 2018, soit une augmentation de 97%
2. Orange : 530 freelances en 2019 contre 486 en 2018, soit une augmentation d'environ 15% de plus. Orange était en première place en 2018.
3. Publicis Groupe (391 freelances en 2019 contre 294 en 2019, soit une hausse de près de 33%).
4. Cap Gemini : 366 en 2019 contre 193 en 2018, soit une augmentation de 89%. L'ESN supplante la Société générale à cette quatrième place, la banque passant en cinquième position.
5. La Société Générale : 343 freelances en 2019 contre 233 en 2018, soit une hausse de 47%
6. AXA : 288 freelances en 2019 contre 162 en 2018, soit une hausse de 78%
7. Bouygues : 278 freelances en 2019 contre 167 en 2018, soit une hausse de 66%
8. Crédit Agricole : 263 en 2019 contre 116 en 2018, soit 126% d'augmentation
Une année charnière
Pour repérer les entreprises les plus en avance sur la collaboration avec des freelances, Malt a analysé les expériences relatives aux entreprises du CAC 40 mentionnées par les 110 000 freelances inscrits sur sa plateforme. Les résultats 2019 sont édifiants. Le fait que des acteurs clés du CAC 40 comme BNP, Cap Gemini ou la Société générale aient quasiment doublé - ou plus - leurs équipes de freelances numériques montre bien que l'année 2019 est une année charnière. Les freelances sont d'ailleurs de plus en nombreux à adopter ce statut.
Un recours accru aux freelances... même chez les ESN...
Sur les vingt premières entreprises du CAC 40 ayant recours aux freelances, on compte notamment trois banques, BNP, Société Générale et Crédit Agricole, et des grandes entreprises du secteur de l'industrie comme Renault, PSA, Airbus, Dassault ou SANOFI. Pour mener des projets, notamment numériques, lorsqu'elles n'ont pas les compétences en interne ou si elles souhaitent s'adjoindre un profil avec une expertise pointue, ces grandes entreprises ont plutôt l'habitude de faire appel à des cabinets de conseil ou à des Entreprises de Services Numériques (ESN, anciennement appelées SSII).
Une réponse rapide, une expertise garantie et à haute valeur ajoutée
Les chantiers de transformation numérique en cours dans la banque de détail ou dans l'industrie sont critiques pour la survie de ces acteurs du CAC 40. Ils conditionnent leur capacité à fidéliser leurs clients et à générer de nouveaux revenus, sur un marché de plus en plus globalisé et concurrentiel. Néanmoins, ce boom des freelances ne signifie pas le remplacement des salariés par une main d'oeuvre plus flexible. Au contraire, il s'agit de compléter un savoir-faire avec des compétences rares et aujourd'hui insuffisantes pour répondre aux besoins. En effet, l'urgence de la transformation numérique se heurte à la pénurie de talents et à la difficulté de les recruter. Les experts en Data Science, DevOps ou Machine Learning, sont devenus une denrée très rare sur le marché.
Les start ups, souvent perçues comme plus intéressantes en termes de culture et de mode de management, sont devenues des concurrentes sérieuses des grands groupes en matière de recrutement de ces experts. Par ailleurs, ces derniers sont d'autant plus difficiles à trouver que notre système académique peine à former les étudiants sur ces compétences très pointues. Ceci explique d'ailleurs le succès des formations spécialisées en ligne.
Les freelances à l'ère digitale : des agents "transformant"
D'après l'étude "Se transformer avec les freelances" - réalisée par Malt avec Laetitia Vitaud, professeur à Sciences Po et Paris Dauphine et spécialiste du futur du travail - cette nouvelle force de travail en plein boom n'est pas une simple ressource. Outre leur expertise en matière de projets digitaux, les freelances "pollinisent" auprès de leurs clients les nouvelles méthodes de travail, pratiques, compétences, culture et savoirs. Ils contribuent ainsi à la transformation des organisations, des modes de managements et à une agilité accrue, critères essentiels à l'ère du digital.
"Le recours aux freelances accompagne la généralisation du mode projet dans notre manière de manager", précise David Giblas, Directeur Innovation, Digital et Data, Malakoff Médéric. "Nos équipes exécutent ensemble, vivent des moments intenses et construisent des référentiels communs. Pour cela, l'ouverture, l'échange, le droit de parole, et l'énergie sont essentiels. Pour notre transformation, il est essentiel de développer cette culture de l'exécution dans des délais contraints, ce dont les freelances ont l'habitude. Souvent, ils parviennent à diffuser cette culture aux autres membres de l'équipe."
Des experts très demandés qui préfèrent travailler en indépendants
La croissance du nombre de freelances en France (930 000 en France soit + 145% entre 2008 et 2018) montre bien que l'attrait pour cette façon de travailler est très fort. Les plus recherchés pratiquent désormais des tarifs élevés car ils sont sûrs d'être intégrés par de grands groupes dans des projets à forte valeur ajoutée. Le statut de freelance ayant gagné en confort et en sécurité financière, il est de plus en plus apprécié (96% des freelances du numérique souhaitent rester freelance sur le long terme). Ces missions consistent en des contrats d'expertise pointue de quelques jours jusqu'à des missions de conseil de plusieurs mois.