"Les achats ne sont pas un centre de coûts, mais de profits"
Publié par Floriane Salgues le | Mis à jour le
Les achats, par leur rôle d'interface entre le client interne et l'extérieur, notamment, génèrent une valeur ajoutée croissante dans l'entreprise. De là à être considérés comme "créateurs de valeurs", il n'y a qu'un pas!
Les "achats, créateurs de valeurs". Un sujet récurrent dans la fonction achats, toujours en quête de reconnaissance sur sa contribution à la stratégie et à la performance de l'entreprise, et la thématique de la dernière table ronde organisée, le 26 février dernier, par Acxias et Grenoble Ecole de Management (GEM), en présence de trois directeurs achats. "Le thème est un peu tarte à la crème, mais il est essentiel, introduit Hugues Poissonnier, professeur à GEM et directeur de la recherche de l'IRIMA. Nous avons perdu le concept de la marge dans les achats, en ne nous préoccupant que de la marge inférieure, les coûts. Or, l'amélioration de la marge par le haut offre plus de manoeuvre pour créer de la valeur". Créer de la valeur, oui, mais quelle valeur ? "Il y a différentes composantes constituant la valeur, précise Sylvie Noël, directrice achats de Covéa et présidente de l'ADRA. Sans ordre de priorité, je citerais les ressources humaines - car ce sont bien les hommes du processus achats qui créent de la valeur - ; le process, qui est un fil conducteur et auquel l'outil e-achats vient en support ; ainsi que la gestion des risques fournisseurs - sa pérennité, la qualité de la sous-traitance -."
"Quand j'ai pris mon poste en région, témoigne également Marc Sauvage, directeur des achats et des services juridiques de la région Centre et président de la CDAF, j'ai souhaité que nous sanctuarisions le gain, en l'enlevant du budget et en le réaffectant à d'autres postes. Par les économies réalisées et la réaffectation des gains, nous sommes bien dans la création de valeurs."
"La place de l'acheteur n'est pas dans les bureaux"
Car les achats ont un potentiel plus élevé que la simple réduction de coûts. "Je rappelle souvent que nous ne sommes pas un centre de coûts, mais de profits, relève Thièry Bourany, directeur achats de Nexans France. La place de l'acheteur n'est pas dans les bureaux, mais chez les prescripteurs, afin de pouvoir être en avance de phase et apporter de bonnes idées." Et de conclure : "La création d'idées porte la création de valeurs".
Ce que confirme Sylvie Noël. "Pour être proactif chez le prescripteur, il est indispensable de connaître son métier. Ainsi, j'impose à mes acheteurs des formations d'une journée et demie pour découvrir le monde de l'assurance. Le basique, c'est de comprendre ce qui nous fait vivre. Quand on a compris les besoins des clients finaux, on peut aller voir les prescripteurs pour leur faire des propositions".