Le développement durable côté bloc opératoire
Publié par la rédaction le - mis à jour à
"Si le bloc opératoire, centre névralgique d'un établissement de santé de court séjour, est exemplaire, il peut embarquer les autres services dans un cercle vertueux", posent les deux présidents de la Société française d'anesthésie-réanimation et du Comité pour le développement durable en santé.
La Société française d'anesthésie-réanimation (SFAR) et le Comité pour le développement durable en santé (C2DS) ont co-édité "Le guide pratique - développement durable au bloc opératoire". Cet ouvrage collectif, préfacé par Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, présente les grands enjeux (achats, déchets, atmosphère, qualité de vie au travail, éco-conception des soins), rappelle des règlementations, et relate des initiatives vertueuses d'une démarche de développement durable au bloc opératoire.
Six anesthésistes et quatre infirmières anesthésistes diplômées d'Etat (IADE), membres du groupe de travail Développement durable au sein de la SFAR, ont été accompagnés par le C2DS pour l'écriture des 80 pages de cette publication avec l'objectif d'informer leurs pairs, susciter leur envie d'agir et leur donner des clés pour avancer. Les auteurs plaident pour une "anesthésie verte" qui prendrait en compte l'impact environnemental selon les trois piliers d'un développement durable : l'empreinte écologique, le bilan économique, et la dimension sociale.
"Si le bloc opératoire, centre névralgique d'un établissement de santé de court séjour, est exemplaire, il peut embarquer les autres services dans un cercle vertueux", posent les deux présidents de la SFAR et du C2DS.
Gaz d'anesthésie : adopter des pratiques plus vertueuses
Au bloc opératoire, l'utilisation des gaz d'anesthésie est responsable d'une pollution induite par leur rejet direct dans l'atmosphère. "Nous pouvons aujourd'hui réduire l'impact écologique de l'anesthésie inhalée de deux façons, d'une part, en agissant sur le choix du type de gaz d'anesthésie, dont l'impact écologique doit faire partie désormais de la balance bénéfice/risque, et d'autre part, en choisissant de travailler avec des bas débits de gaz frais ou en objectif de concentration automatisée", expliquent les auteurs. "Le potentiel de réchauffement global à 100 ans en équivalent CO2 est de 2 540 pour le Desflurane, de 298 pour le N2O, et de 130 pour le Sevoflurane", précisent-ils.
Les auteurs ont présenté leurs travaux au congrès SFAR en septembre dernier à Paris et sont invités à Euroanesthesia (du 2 au 4 juin 2018) à Copenhague pour les partager avec leurs confrères européens.